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Qu'est-ce que le deuil ?

Constats actuels autour du deuil

En France environ 600 000 personnes décèdent chaque année. S’il l’on considère qu'en moyenne 4 personnes de l’entourage sont affectées par ce décès, cela fait plus de 2 millions de personnes qui vivent un deuil chaque année.
Or notre société tient à distance le sujet de la mort et du deuil.

La mort n’est plus gérée au sein de la sphère familiale et privée.
Nos mourants, et ensuite leurs dépouilles, sont délégués à l’espace public : maisons de retraite, hôpitaux, entreprises de pompes funèbres.

Dans une société qui privilégie le jeunisme, la compétition, la vitesse et la superficialité, il n’est pas de bon ton d’aborder LE sujet qui au fond nous préoccupe le plus : NOTRE PROPRE MORT ET CELLE DE NOS PROCHES. « Parlons d’autre chose de plus gai, si vous le voulez bien ! ».

Le temps du deuil est très long. Il peut durer des mois voir des années. Ceci est normal.
Le temps de soutien offert par l’entourage est lui très court.
Dans ce contexte, la personne qui vit un deuil va rapidement cesser de parler de ses souffrances pour ne pas être vécue comme un élément perturbateur et s’enferme dans un isolement qui amplifie son vécu douloureux. Le deuil s’accompagne souvent d’un sentiment de solitude même si la personne est bien entourée au quotidien.

Qu'est-ce que le deuil ?



Définitions


  • Le deuil : C’est un processus psychique qui découle de la perte d'un objet d'amour externe. C’est un état affectif douloureux mais normal. C’est une blessure à considérer, au même titre qu’une blessure physique.
  • Le travail de deuil : Il correspond à tout ce qu’une personne va mettre en œuvre pour que sa blessure cicatrise le mieux possible.

Les étapes du deuil

Le deuil « type » n’existe pas, le vécu de chacun étant très personnel.
Toutefois les spécialistes du deuil s’accordent pour définir 4 ou 5 étapes qui sont des points de repères. Je vous donne ici un aperçu, non exhaustif, des caractéristiques les plus courantes.
La durée du deuil est propre à chacun et peut varier entre plusieurs mois et plusieurs années.

Les obsèques L'absence Le recueillement

Première phase : le choc, la sidération, le déni

Elle correspond au moment où la personne apprend le décès ainsi qu’aux heures et jours qui lui succèdent.

Il peut y avoir un ralentissement physique et psychique. La personne est abasourdie, paralysée, elle a l’impression que son sang se retire de son corps.
A l’inverse l’état de choc peut se manifester de manière très spectaculaire par une perte de contrôle, des cris, des hurlements.
Certaines personnes se lancent dans des activités effrénées : organiser les obsèques, prévenir la famille, organiser la venue des parents qui sont loin, etc. C’est une manière de se protéger contre l’énormité de la situation.
Certaines personnes mettront plusieurs jours avant de réaliser la véracité de la perte, d’où la notion de déni.

Les obsèques ont une fonction symbolique importante qui va favoriser le passage à une autre étape du deuil.

Première phase : le choc, la sidération, le déni

Deuxième phase : la phase de recherche et de marchandage

La personne n’est plus là, mais elle occupe pourtant toute la place dans l’esprit de ses proches. Regarder ses photos, dormir dans ses vêtements, écouter la musique qu’il ou elle aimait, se rendre dans les endroits qui lui sont chers, ne parler que d’elle ou de lui. Autant de façon de le retenir encore un peu à ses cotés.

C’est le temps des regrets et du marchandage « si j’avais été plus présent, si je lui avais conseillé d’aller consulter plus tôt, si j’étais allé chercher le pain à sa place … ».
La personne se focalise sur certains détails qu’elle ressasse en boucle.

Des émotions fortes et même contradictoires teintent cette période : colère ( contre soi, contre le défunt, contre les médecins, contre une personne en particulier ) et culpabilité notamment.
C’est une phase où l’on peut se sentir soulagé, si le décès fait suite à une longue maladie.

C’est une période où de nombreuses démarches, notamment administratives sont à effectuer. La personne s’active et peut avoir l’impression que finalement cela ne va pas si mal. En réalité elle se refugie dans l’hyperactivité afin de fuir la douleur de la perte et combler le vide laissé par le départ de la personne aimée.

Deuxième phase : la phase de recherche et de marchandage

Troisième phase : la phase de déstructuration ou de dépression

Elle est l’aboutissement de la lutte menée depuis le décès. La personne parvient à un état d’épuisement physique et psychologique.

Des symptômes de type dépressifs sont mis en évidence. L’endeuillé n’a plus envie de rien, se plaint de problèmes de santé diffus, dort mal, se replie sur lui même.

La douleur atteint son point culminant.

C’est l’étape la plus difficile. Elle donne l’impression de régresser puisque le décès a eu lieu il y a quelques temps déjà, alors qu’au contraire elle marque la bonne progression du deuil.

Troisième phase : la phase de déstructuration ou de dépression

Quatrième phase : la phase de restructuration

Elle commence lentement. La personne commence à aller un peu mieux même s’il y a sans arrêt des retours à des états émotionnels très douloureux.

Elle recommence à avoir envie de faire des choses pour elle même. Elle est en capacité de créer de nouveaux attachements : amis, compagnon, compagne. Elle commence à entrevoir ce que va être sa nouvelle vie sans le défunt.

Comment sait-on si on a terminé son deuil ?

On sait qu’on est parvenu au terme de son deuil quand on peut laisser venir à sa mémoire le souvenir du défunt sans souffrir exagérément ou avoir des émotions fortes.

Quatrième phase : la phase de restructuration

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