"Ce n’est qu’un animal ! Il n’y a pas mort d’homme !"
J’avoue qu’il m’est arrivé à moi aussi de tenir des propos similaires. Mais c’était avant que Biscuit, mon magnifique chat de gouttière gris et blanc, n’entre dans ma vie et que je prenne conscience de la richesse des interactions avec un animal.
Aujourd’hui je peux affirmer qu’il me serait désormais impossible d’envisager mon quotidien sans la présence d’un chat à mes cotés.
Je ne suis pas la seule à être dans ce cas là.
En moyenne, 49,9% des foyers français ont un animal domestique. Ils sont 63 millions à partager nos vies: chiens, chats, lapins, poissons, poules, oiseaux, etc. Pourquoi ce besoin d’avoir un animal à nos cotés malgré les désagréments qu’il peut nous causer ?
Auparavant les animaux nous étaient utiles. A présent certains d’entre eux sont devenus d’indispensables compagnons. Leur présence nous égaie. Ils nous offrent l’occasion d’aimer et d’être aimé, sans conditions et sans conflits.
La relation avec l’animal est simple.
Que nous soyons secrétaire, commerçant, médecin, chômeur, retraité ou cadre, l’animal ne fait pas la différence. Il ne juge pas notre statut social, il n’exige pas de nous que nous continuions à porter un masque lorsque nous sommes avec lui. Ce qui est fort reposant, avouons-le.
L‘animal donne un but : il faut lui donner à manger, le brosser, surveiller sa santé, l’emmener chez le vétérinaire, jouer avec lui. Il permet aux personnes seules (18% des français sont célibataires) de sentir qu’elles comptent pour quelqu’un. Grace à leur présence, les personnes âgées gardent un certain rythme de vie et d’activité physique.
L’animal nous reconnecte à notre âme d’enfant, quel que soit notre âge.
C’est un ami toujours disponible pour se faire caresser, pour jouer ou pour recevoir nos confidences. Entre nous soit dit, qui ne parle pas à son chat ou à son chien ?
Chaque membre de la famille noue un lien spécifique avec lui. Il devient le confident du petit dernier qui souffre de phobie scolaire, le doudou de la mère de famille qui est triste en ce moment, le coach sportif du papa qui, mises à part les sorties avec le chien, ne prend pas le temps de faire du sport ! Beaucoup de propriétaire d’animaux considèrent que l’animal est un membre à part entière de la famille.
Alors lorsqu'un tel lien se rompt, il est normal d’éprouver un immense chagrin.
Lorsque nous accueillons chez nous un chat ou un chien, nous savons que nous le perdrons car la plupart des animaux vivent moins longtemps que nous. Mais même si l’on constate une évolution des mentalités ces dernières années, le deuil de l’animal de compagnie est encore marginalisé et se vit en secret.
Les gens qui n’ont pas d’animaux ont souvent du mal à comprendre l’intensité de ce type de deuil. Ils considèrent qu’il est ridicule, voir indécent de s’apitoyer sur la perte d’un animal : « Mais enfin, c’est juste un chien, tu n’as qu’à en reprendre un autre ! Il y en a plein les refuges ! »
Comment ne pas se sentir honteux face à ce type de réaction ?
Comment faire comprendre que l’accueil plein de joie de notre animal après une journée de travail harassante nous manque terriblement ?
Comment expliquer qu’à un moment difficile de notre vie, il a été notre principal soutien ? Qu’il a été témoin de chagrins que nous n’avons exprimés à personne ?
Que nous n’avons plus personne avec qui rire et jouer?
Il est normal d’être profondément affecté par le décès de son animal. Cet état de mal être peut durer plusieurs semaines voir plusieurs mois.
Toutefois certaines signaux doivent vous alerter car ils sont peut-être le signe d’une dépression naissante : insomnies, pertes d‘appétit, plus rien envie de faire... Dans ce cas, il est important de vous faire aider par un professionnel : médecin, thérapeute etc.